Arrêter de fumer

In Guide santé by DGKantic

Le tabac, la première cause de mortalité évitable.

En France, le tabac tue environ 66.000 personnes chaque année. Fumer augmente la pression artérielle, contribue au rétrécissement des artères, réduit l’approvisionnement en oxygène du cœur et entraîne de nombreux autres dommages. De plus, le tabagisme chez les femmes enceintes peut être à l’origine d’un retard de croissance du fœtus.

Arrêter de fumer, un changement difficile qui demande de la motivation.

Il ne faut pas se leurrer, arrêter de fumer demande de gros efforts, car la nicotine est un produit entraînant, dans plus de 50 % des cas, une très forte dépendance à la fois physique et psychologique. Pendant le premier mois, ces symptômes de manque sont essentiellement de l’irritabilité (voire de l’agressivité), de la tristesse (voire une dépression légère), de l’agitation et des difficultés à se concentrer. Ensuite, en général plus de dix semaines après l’arrêt, l’appétit est augmenté et l’envie de fumer est parfois très intense.
On compte cinq à sept tentatives en moyenne, avant l’arrêt définitif – ce qui montre bien qu’il ne faut pas se décourager en cas d’échec, mais au contraire prendre le temps de se remotiver. Faire plusieurs tentatives de sevrage tabagique ne constitue pas un signe de faiblesse de caractère. Cela démontre au contraire une envie sincère, qui finira par aboutir.

En pratique, comment arrêter la cigarette ?

Il n’existe pas de méthode unique pour arrêter de fumer. Les conseils de son médecin généraliste ou d’un tabacologue sont utiles : une tentative a deux fois plus de chances de réussir si elle est accompagnée par un professionnel de la santé. N’hésitez pas à aller dans un centre anti-tabac (pour trouver une consultation près de chez vous, visitez le site de l’Office français de prévention du tabagisme, www.oft-asso.fr). Par ailleurs, n’hésitez pas à vous faire aider par des professionnels en utilisant, par exemple, la ligne téléphonique gratuite Tabac Info Service (0 825 309 310, 0,15 € /minute ; www.tabac-info-service.fr).
Voici quelques conseils pour vous aider à en finir avec la cigarette.
• Réduisez progressivement le nombre de cigarettes. Essayez de ne les fumer qu’à moitié avant de les écraser.
• Enrôlez un ami non fumeur pour vous encourager et vous soutenir dans votre démarche. Ceux qui ont recours à cette méthode auraient deux fois plus de chance de ne pas se remettre à fumer dans l’année qui suit.
• Faites du sport. Le sport éloignera le tabac de vos pensées et diminuera la tendance à la prise de poids qui suit souvent l’arrêt de la cigarette.
• Pour arrêter de fumer sans grossir, souvenez-vous que ce n’est pas l’arrêt de la cigarette qui fait prendre du poids, mais les aliments que l’on mange en plus pour résister à la tentation !
• Mâchez du chewing-gum ou croquez une pomme quand vous avez un petit creux. Quand le taux de glucose dans le sang diminue, certains fumeurs se ruent sur leur cigarette.
• Évitez de boire de l’alcool. Celui-ci est le meilleur moyen de saper votre volonté.

Quels traitements pour soutenir l’arrêt de la cigarette ?

Les médicaments disponibles pour accompagner le sevrage tabagique sont de deux types : les substituts de la nicotine, disponibles sans ordonnance, et le bupropion et la varénicline (sur ordonnance). Ces médicaments sont plus efficaces s’ils sont associés à un soutien psychologique et un suivi, par exemple par le médecin traitant.
Les substituts de la nicotine existent sous plusieurs formes : comprimé à sucer, comprimé sublingual, gomme à mâcher, timbre (dispositif transdermique) ou dispositif pour inhalation. L’association de deux substituts de la nicotine (patch et comprimé à sucer, par exemple) est possible.
À posologie équivalente, toutes ces formes ont la même efficacité. Le choix du dosage se fait en fonction du degré de dépendance initiale à la nicotine. Les fumeurs fortement ou très fortement dépendants commencent par les dosages les plus forts. Il faut tenir compte des signes éventuels de sous-dosage (insomnie, irritabilité, agitation, sensation de faim) ou de surdosage (bouche sèche, état nauséeux, maux de tête, tremblements, palpitations) pour adapter la posologie. Soyez vigilants et ne laissez pas traîner ces produits à portée de main des enfants. Une ingestion accidentelle pourrait avoir de graves conséquences.
L’Assurance Maladie accompagne l’arrêt du tabac et rembourse les substituts nicotiniques pour un montant maximum de 50 € par an et par personne (150 € pour les femmes enceintes). En pratique, pour bénéficier de cette prise en charge, il faut une prescription médicale établie par un médecin ou une sage-femme sur une ordonnance consacrée exclusivement aux substituts nicotiniques (pas d’autres médicaments mentionnés). Il est nécessaire de régler directement le pharmacien (le tiers-payant n’est pas accepté) mais il est possible d’acheter le traitement en plusieurs fois. Certaines mutuelles ou assurances complémentaires prennent également en charge le sevrage tabagique.
La cigarette électronique pourrait constituer une alternative au tabac bénéfique pour la santé publique. Dans ses nouvelles recommandations, publiées en janvier 2014, la haute autorité de santé (HAS) ne la recommande pas « à ce jour » comme outil d’aide à l’arrêt du tabac, car ses bénéfices et son absence de nocivité n’a pas été totalement établis. Néanmoins, son utilisation dans une tentative de sevrage « ne doit pas être découragée » chez un fumeur qui veut arrêter de fumer et qui a commencé à vapoter.